Espace médecins3 questions au Dr Isabelle Gaultier, ophtalmologue installée à Dinard.
1. Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?
L’exercice de la médecine est avant tout, une relation humaine, même si l’ophtalmologie est une spécialité technique. Elle permet de soigner des personnes de tous les âges, en bonne santé ou dans le cadre d’une pathologie particulière. La pratique est donc très variée. Depuis mon installation, la prise en charge diagnostique a été transformée par une évolution majeure des examens réalisés, avec une précision permettant un traitement plus précoce et plus adapté.
2. Les remplacements, ça se passe comment pour vous ?
J’ai comme tous, débuté ma carrière par des remplacements, avant le grand saut vers l’installation. Cela permet d’acquérir l’expérience de la médecine de ville, différente de la pratique hospitalière, de prendre confiance en soi et d’affiner son projet de futur cabinet.
Me faire remplacer a toujours été compliqué, alors que l’arrêt de plusieurs mois pour les congés maternité impose une continuité de soins pour la patientèle et pour le maintien d’une trésorerie. Pour les vacances, j’ai renoncé depuis longtemps à me faire remplacer, tellement il est difficile de trouver un remplaçant.
Dans un an, je prends ma retraite du cabinet, j’envisage de remplacer de temps à autre, en fonction des opportunités qui se présenteront.
3. Quel enjeu pour la santé de demain ?
L’aide de l’orthoptiste, « le travail aidé », permet de travailler dans de meilleures conditions, car le rythme imposé par la demande pressante de consultations est éreintant. L’avenir voit de nouvelles prises en charge par les opticiens, quid de la prévention, qui est la médecine qui permet le meilleur confort pour le patient et qui permet de larges économies ? Cette évolution est inquiétante, notamment en Bretagne, championne de France du taux de glaucome.
La télémédecine interroge également et la problématique des déserts médicaux mérite une réflexion qui apporte des solutions pérennes, efficaces, et humainement satisfaisantes. Nous sommes également confrontés à des problèmes d’approvisionnement en médicaments, à visée thérapeutique et diagnostique (épisodes notamment de rupture de Skiacol°) qui nous obligent à déprogrammer des consultations.
Que d’enjeux à relever…
