3 Questions à Valentin DELGERY

31 août 2023


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3 Questions à Valentin DELGERY, Interne en médecine générale à Nice.

1. Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ? 

Je dirais que c’est avant tout le contact avec les patients. J’aime discuter avec eux et quand cela est possible, les voir retrouver le sourire. Mon objectif, c’est de devenir médecin de famille. J’aspire à connaître mes patients et à créer de vrais liens avec eux, pour répondre au mieux à leurs attentes.  

À l’hôpital, j’aime travailler en équipe. Cela nous permet de réfléchir ensemble sur des cas cliniques ou simplement échanger autour d’un café. C’est toujours enrichissant de connaître différents points de vue ou d’échanger sur les prises en charge, cela permet de satisfaire notre soif de connaissances. Ce qui me fait me lever le matin, c’est cette mission d’aider les patients, d’avoir un rôle à jouer auprès d’eux et de leur famille, je trouve cela vraiment gratifiant. 

2. Les remplacements, ça se passe comment pour vous ? 

Je commence tout juste les remplacements et cela se passe très bien. Avant de m’installer je compte faire 2 ans de remplacements en cabinet et à l’hôpital pour acquérir de l’expérience, de l’argent aussi, et savoir exactement où et comment je souhaite m’installer. Il y a de nombreux paramètres à prendre en compte avant de s’installer : le matériel et les moyens à disposition, les horaires, les prises en charge, la situation (seul en cabinet ou en groupe). Les remplacements permettent aussi de recueillir différents avis, d’éviter certaines erreurs et de glaner des conseils précieux. Cela permet aussi de se constituer un réseau de confrères comme de patients dans la région ciblée pour l’installation. 

Aujourd’hui, je fais essentiellement des remplacements à l’hôpital via une agence d’intérim sur mon lieu de stage, c’est pratique et bien rémunéré. Il y a aussi plus de souplesse au niveau du planning car je connais l’équipe. Ce sont les mêmes motifs de consultation qu’en cabinet mais avec tous les moyens de l’hôpital à disposition et on peut facilement aller voir un urgentiste en cas de besoin. 

Je remplace aussi de temps en temps chez mes anciens praticiens avec qui j’avais apprécié travailler. Dans le cas d’un remplacement en libéral, Swing permet un vrai gain de temps, facilite la recherche et les contrats. Ce type de remplacement permet de ne pas perdre de vue ce que je voulais au départ, car je ne souhaite pas forcément faire une carrière hospitalière.

3. Quel enjeu pour la santé de demain ? 

Je dirais que la problématique désormais, c’est de permettre un équilibre entre vie professionnelle et personnelle pour éviter l’épuisement des médecins. A titre personnel, mon projet est bien entendu d’exercer en tant que médecin généraliste, mais pas avec les horaires des précédentes générations de médecins. Je souhaite plutôt exercer 4 jours par semaine et pas forcément jusque 22h, bien au contraire. J’aime ce que je fais, mais je souhaite aussi avoir du temps pour moi à côté. S’imposer un rythme infernal, c’est le meilleur moyen de se dégouter. Je pense que mon cas n’est pas isolé et que nombreux sont les nouveaux médecins qui ont la même optique que moi. J’ai conscience que cette situation peut accentuer les déserts médicaux, mais il faut pour cela davantage de médecins. On a fait des longues études et on souhaite comme tous les autres travailleurs, que notre quotidien nous permette d’avoir une vie à coté aussi. 

Un autre enjeu important : faciliter les remplacements médicaux. Beaucoup de médecins qui partent en vacances ne trouvent pas de remplaçants, y compris sur la Côte d’Azur, zone touristique importante. Les patients doivent alors trouver un autre médecin en attendant, ou comme la plupart, ils atterrissent aux Urgences pour des motifs qui auraient pu être traités au cabinet. Cela aboutit donc à un engorgement des hôpitaux ou à des patients qui retardent leurs soins. 

Le fait de faciliter les remplacements peut aider aussi bien pour les médecins généralistes qui cherchent désespérément des remplaçants quand ils partent en vacances, que les hôpitaux qui ont tendance à être en sous-effectif comme c’est le cas dans l’établissement où je travaille et où les Urgences ferment le soir par manque de médecins.

3 Questions à Valentin Delgery, qui effectue des remplacements médicaux