Espace médecins3 questions au Dr BECKS, Médecin généraliste, qui a effectué des remplacements à Mulhouse pendant 5 ans.
1. Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?
Vaste question… je dirais que ce qui m’anime, c’est la créativité et le sens.
J’adore la musique par exemple (en jouer, en écouter), l’écriture, les histoires, la peinture, la danse… ces choses qui viennent d’une expression de soi et qui se partagent avec les autres.
Chacun a déjà été touché par un film, un livre, une chanson écrite par quelqu’un d’autre… ça a un côté universel.
Souvent en grandissant on peut perdre ce côté créatif dans le flot de la vie d’adulte (on ne dessine plus, on n’invente plus nos histoires etc…).
Moi ce qui m’anime c’est de cultiver ce côté : rester authentique, et le partager 🙂
J’ai toujours été une personne en quête de sens, avec un besoin de comprendre les choses.
Je suis de nature empathique, et dans la médecine, je considère comme un privilège le fait d’être dans la vie privée des gens. J’hésitais à devenir psychiatre, mais j’ai penché vers la médecine générale, que je vois un peu comme “le psychologue du peuple” 🙂
On a accès à l’envers du décor, à ce qui se passe “en vrai”, et qu’on cache souvent, parce que ce n’est pas évident.
Ce n’est pas un rôle facile, de cheminer avec les gens, d’avoir la juste distance, de mettre des limites saines. Mais c’est aussi ce qui m’anime : cheminer à côté des gens, sur leur chemin, quel qu’il soit.
2. Les remplacements, ça se passe comment pour vous ?
Ça se passe bien ! Ce ne sont pas les offres de remplacement qui manquent… J’ai eu l’occasion d’exercer dans différents cabinets.
Il faut s’adapter aux différents logiciels, à la patientèle du médecin, qui peut varier plus ou moins. Ça prend de l’énergie, il faut le noter. Mais c’est aussi l’occasion d’explorer différentes façons de faire.
Avec le temps, j’ai trouvé des cabinets dans lesquels je vais de manière régulière.
Cela me permet de connaître les patients, les façons de faire, de faire des suivis… sans avoir le poids administratif du cabinet. Avec ça aussi la facilité de prendre des “breaks” ici et là pour d’autres projets. Appréciable.
Pour le moment, c’est une pratique qui me convient.
3. Quel enjeu pour la santé de demain ?
Nous sommes dans une période très tendue, où peu de choses donnent envie aux jeunes médecins de s’installer. Moi y compris.
Nos collègues plus âgés se sont souvent donnés corps & âmes à leur cabinet. Passionnés pour la plupart, mais aussi souvent épuisés.
Nous autres millenials et génération Z, n’avons pas envie de nous donner autant.
Comment faire pour que la médecine générale ne nous fasse pas fuir ?
Cela passera j’espère par une facilitation des tâches qui nous incombent au quotidien.
